Accueil À LA UNE Bio à la cantine, OGM et souffrance animale : la mairie loupe encore le coche.

Bio à la cantine, OGM et souffrance animale : la mairie loupe encore le coche.

Nous remettons "à la une" ce thème important. un plan pluriannuel pour atteindre le 100% bio dans les cantines est une urgence et un impératif pour nos enfants

Lors du conseil municipal de mai 2016, le maire a demandé au conseil de confier de nouveau à Sodexo le service de restauration scolaire. Malheureusement, aucune des propositions que nous formulons depuis le début de ce mandat n'a été reprise dans le cahier des charges, en particulier concernant l'introduction progressive du Bio dans les menus des enfants, qui reste à un niveau symbolique.

Nous avons pourtant montré à plusieurs reprises tous les bénéfices que présentent le Bio. Nous avons démontré aussi que le surcoût serait parfaitement minime. En effet, le surcoût du Bio ne s'applique évidemment qu'aux denrées, dont le prix est de 1,72 € HT par repas, sur les 4,2 € HT que Sodexo facture à la mairie. Introduire 20 % de Bio par repas coûterait donc moins de 10 centimes par repas. Les nombreuses municipalités plus avancées que Rambouillet montrent aussi qu'en repensant l'organisation des repas et des services à l'occasion de l'introduction du Bio, il est possible de ramener à 0 le coût de l'opération pour les familles. C'est l'objectif que nous proposons à l'horizon 2020 : + 5% par an de Bio à la cantine, 0% de surcoût. Espérons que le maire et son équipe seront capables de dépasser leurs préjugés et de s'engager vers une nourriture plus saine et plus respectueuse de l'environnement pour nos enfants.

Concernant la souffrance animale et les OGM, le chemin semble encore plus compliqué malheureusement avant que ces deux sujets pourtant d'une grande importance ne soient pris en compte. Nous continuerons bien entendu à militer pour qu'ils soient intégrés au cahier des charges de la restauration scolaire.

 

Ci dessous notre déclaration complète en conseil.

 

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M. le Maire

Concernant ce partenariat avec Sodexo que vous soumettez au vote, nous regrettons tout d'abord qu'aucune évolution n'ait lieu concernant l'introduction des aliments issus de l'agriculture biologiques. Avec 1 produit Bio par semaine seulement à la cantine, et un repas Bio par an, on reste dans le symbolique, et c'est tout à fait regrettable. Nous vous rappelons que le label Bio est le label le plus simple (pas de chimie pour produire les aliments, tout simplement) le plus sûr (avec une certification et des contrôles) et le plus qualitatif.


Nous vous proposons donc une autre ambition pour nos cantines : un objectif de 20 % d'aliments Bio à l'horizon 2020 dans la restauration collective à Rambouillet. Je vais rapidement vous donner quelques chiffres, simplement pour vous illustrer en quoi cet objectif est tout à fait réaliste, et pour vous montrer le décalage important qui existe entre le choix que vous faites aujourd'hui pour les cantines de Rambouillet, et l'évolution des pratiques agricoles et des consommations en aliments bio.


L'agriculture Biologique progresse de manière sensible en France : de 2014 à 2015, les surfaces agricoles nouvelles, celles qui sont entrées en conversion bio, ont doublé par rapport à 2014 : + 100 %. C'était déjà + 37 % de 2013 à 2014. Près de 25 % des surfaces qui produisent des légumes secs sont en bio. C'est plus de 13 % pour les vergers et les plantes aromatiques. Seules les grandes cultures sont encore en retrait avec 2 % de surface en Bio, mais ce sont justement ces grandes cultures qui enregistrent la plus forte croissance de conversions nouvelles au Bio : +37 % entre 2013 et 2014 en France, et + 30 % en Île-de-France. Les chiffres 2015 ne sont pas encore consolidés mais ils sont très supérieurs. Je ne vous donne pas en séance les chiffres concernant l'élevage, qui suivent ces même tendances, et que vous pouvez retrouver facilement sur le site de l'agence Bio.


Au total, ce sont aujourd'hui près de 6,5 % des exploitations agricoles en France qui sont conduites en agriculture Biologique, soit 5 % de la surface agricole utile, et 7 % de l'emploi agricole, toutes filières confondues.


La partie production en agriculture Biologique connaît donc une dynamique de fond et de long terme, qui correspond aussi, et c'est bien logique, à une attente très forte des consommateurs/trices pour ces produits respectueux de notre santé et de notre environnement.


Le marché du Bio est en forte croissance, + 10 % par an en moyenne, et le baromètre de l'agence Bio montre que, pour le sujet qui nous intéresse, 87 % des françaises et des français déclarent être intéressé-es par le Bio à l’école. Vous avez pu constater par vous-même qu'à Rambouillet comme partout, les parents d'élèves expriment une attente forte en la matière. De nombreuses collectivités suivent cette évolution des pratiques et des attentes, et les achats en Bio dans la restauration collective en France ont progressé de 11 % entre 2013 et 2014. À Rambouillet nous restons à 0%, puisque l'introduction du Bio n'évolue pas.


Concernant le coût du Bio maintenant, puisque c'est l'argument le plus souvent utilisé pour justifier de ne pas recourir aux aliments Bio, ou de rester à un niveau symbolique. Le surcoût moyen constaté pour les aliments Bio est de 20%, et ne s'applique évidemment que sur le coût des denrées, qui est d'1,72 € par repas concernant Sodexo. Le surcoût que représenterait l'introduction de 20 % de denrées Bio tournerait donc autour de 10 cts d'euro par repas, soit une hausse de 1,25% du prix du repas complet. Ce surcoût est donc très faible, et peut même être réduit à 0 grâce à un certain nombre de dispositifs, en particulier en accompagnant l'introduction significative du Bio par une réorganisation de la présentation et du service des plats et par la limitation du gaspillage.


M. le maire, rien ne nous empêche donc de faire évoluer le contrat avec Sodexo afin d'augmenter progressivement la part du Bio dans les cantines, et nous vous invitons à réétudier ce point avec notre délégataire afin d'inclure dans la prestation cet objectif de 20 % de Bio dans la restauration collective d'ici la fin de votre mandat. 20 % de Bio, c'est ce que l'assemblée nationale avait voté en ce début d'année, et c'est parfaitement réalisable. Nous sommes à votre disposition évidemment pour y travailler avec vous si vous le souhaitez.


Ensuite, nous regrettons que nul part dans le contrat il ne soit fait mention du respect des animaux d'élevage, aussi bien au cours de leur vie que lors de l’abattage. Le cahier des charges Bio s'en préoccupe justement très largement, au moins pour la partie élevage. Concernant la partie abattage, nous savons les difficultés pratiques à ce sujet, et les failles dans les contrôles aux abattoirs. Nous sommes cependant surpris que ce thème n'ait pas même été abordé dans le contrat, en particulier le point capital de l'étourdissement des animaux correctement réalisé à l'abattage, et qu'aucun effort ne soit demandé au délégataire concernant un problème dont les françaises et les français prennent de plus en plus conscience, et à propos duquel les pouvoirs publics -dont les collectivités territoriales- doivent se montrer exemplaires. Nous souhaitons donc que vous puissiez demander à Sodexo de garantir que les viandes qui seront servies dans les cantines de Rambouillet seront issues d'animaux ayant été traités sans souffrance et avec dignité.


Enfin, nous notons que les trois entreprises de restauration qui ont répondu s'engagent à ne pas servir d'OGM, c'est à dire à se conformer à la réglementation en vigueur, ce qui est bien le minimum. Malheureusement, les problèmes générés par les OGM dans l'agroalimentaire ne se limitent pas aux assiettes des consommateurs/trices, et la majorité des OGM produits dans le monde est utilisée pour l'alimentation animale. Ces OGM de grandes cultures, du soja et du maïs en particulier, génèrent des pollutions importantes, provoquent des pertes de Biodiversité massives, appauvrissent les producteurs et nécessitent des transports sur de très longues distances, en général par delà l'atlantique. Dans la démarche qualitative et de valorisation des circuits courts qui est affichée par le prestataire, nous regrettons qu'à aucun moment ce point ne soit abordé. Nous rappelons que là encore, seul le cahier des charges Bio proscrit l'utilisation des OGM pour l'alimentation animale.


À cause de l'ensemble des insuffisances que nous venons de lister, nous voterons contre la proposition qui nous est faite ce soir.

1 commentaire(s)

  1. ml

    bonjour,
    Je pense sincèrement que la restauration scolaire est à repenser de A à Z. Tout d’abord en bannissant Sodexo et consorts. Il faut que chaque école prépare ses propres repas avec un vrai cuisinier. A partir de cela, tout s’enchaîne : lutte contre le chômage par des embauches, utilisation de circuits courts avec des producteurs locaux et donc maintien des terres agricoles, pas de transports de marchandises et donc pas de pb de chaîne de froid, lutte contre les émissions de CO2, fraîcheur des produits et goût des aliments, et pourquoi pas développer des ateliers de préparation des repas sur les temps périscolaires. L’autre question qu’on peut se poser : quelles sont les « récompenses » que les communes touchent en re-signant avec Sodexo et consorts ? Et toujours sur la malbouffe, comment a-t-on pu se laisser convaincre de laisser s’implanter un McDo à Rambouillet ?
    Cordialement.

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