Accueil Actualités L’hôpital de Rambouillet en danger : une menace pour tout le territoire.

L’hôpital de Rambouillet en danger : une menace pour tout le territoire.

13 avril dernier : le personnel débraye et appelle au rassemblement. Nous serons une centaine à manifester en ville. Ni le maire ni le directeur de l'hôpital ne se rendront disponible pour un échange.

L'hôpital de Rambouillet en danger :
une menace pour tout le territoire.

Le sud-Yvelines a besoin d'un hôpital de proximité et de qualité à Rambouillet. Face à l'irresponsabilité de l'État et à l'inaction de la mairie, nous continuerons à apporter notre soutien actif au personnel de l'hôpital et au COLLECTIF DES USAGERS.


L'hôpital public de Rambouillet est menacé par un Groupement Hospitalier de Territoire (GHT), qui fait partie d'un vaste plan de restructuration organisationnelle des hôpitaux publics.
Sous prétexte de mutualisation avec les hôpitaux voisins, et avec celui de Versailles en particulier, ce sont en fait des suppressions de lits, et même de services entiers, auxquelles nous assistons à Rambouillet. On nous parle de réorganisation, alors qu'en réalité ce sont des activités et des soins qui quittent notre ville et sont transférés. Pourtant, en séance du conseil municipal (17/12/20151), le maire nous avait répondu qu'il s'agissait de « bruits fantaisistes » et « qu'il n'est pas question de de fusionner des services de Rambouillet avec ceux de Versailles ». Le maire avait tout faux : les bruits n'avaient rien de fantaisistes, et les coupes dans les services à Rambouillet sont bien réelles (chirurgie B, chirurgie urologique, ophtalmologie, laboratoire).
Le personnel hospitalier est en première ligne, et souffre de conditions de travail extrêmement préoccupantes (stress, précarisation, cumul d'heures supplémentaires, souffrance au travail…). Le dialogue social est au point mort, et de nombreux témoignages font état de fortes pressions de la direction, voire de violences et d'acharnement, subies par toutes les catégories de personnel.
Lors de la réunion publique du 28 avril dernier, organisée avec notre soutien par le collectif des usagers de l'hôpital, le Dr. Montarnal lui-même, chef de service de chirurgie orthopédique, a dénoncé ces pressions. Il a annoncé avec tristesse son départ de l'hôpital, faute de pouvoir continuer à assurer ses missions dans de bonnes conditions.

Nous dénonçons ces méthodes de gestion du personnel inhumaines et violentes, et nous sommes solidaires des personnels et du collectif d'usagers. Nous continuerons à leur apporter notre soutien actif.

La salle Vernes était comble lors de la venue de Patrick Pelloux et de Christophe Prudhomme. Oui, l'hôpital et la santé sont un sujet de préoccupation majeur.

La salle Vernes était comble lors de la venue de Patrick Pelloux et de Christophe Prudhomme. Oui, l'hôpital et la santé sont un sujet de préoccupation majeur.

Preuve de cette dégradation des conditions matérielles et humaines à l'hôpital de Rambouillet, un indicateur ne trompe pas : le temps d'attente aux urgences de l'hôpital atteint aujourd'hui 6 à 8h. C'est inacceptable.
Les difficultés financières de l’établissement sont largement dues aux emprunts toxiques contractés au début des années 2000 par les responsables locaux. Nous avons demandé communication des comptes financiers 2015 et 2016, des documents publics que le personnel dit pourtant ne pas arriver à obtenir. Aujourd'hui l'hôpital de Rambouillet -dont le taux d'endettement toxique est un des plus élevé de France- a perdu sa capacité à investir. Ni les habitant-es de Rambouillet ni le personnel de l'hôpital ne doivent subir les conséquences des erreurs de gestion dont ils ne sont pas responsables.

L'ARS2 doit prendre ses responsabilités, et assurer la pérennité des services à l'hôpital de Rambouillet. Il est pour cela indispensable que le maire se mobilise enfin.

Les grands élus du territoires devraient être les premiers militants de la défense de notre système de santé local. Où sont-ils ?

Indiquons qu'à aucun moment les élus locaux que nous sommes n'ont été directement informés du projet de Groupement Hospitalier de Territoire, et encore moins consultés. Nous regrettons que le maire, pourtant vice‑président du conseil de surveillance de l'hôpital, n'ait pas jugé utile de saisir son conseil municipal de cette question pourtant cruciale. Ce n'est que parce que nous avons posé deux questions écrites en conseil3 qu'il a livré sa vision des services de santé à Rambouillet. Rappelons que la proportion de médecins yvelinois est aujourd'hui sensiblement sous la moyenne nationale (262 médecins en activité pour 100 000 habitant-es des Yvelines, contre 281 médecins en activité pour 100 000 habitant-es4 dans le pays), à titre de comparaison à peu près au niveau du Poitou-Charentes ou de la Basse-Normandie. Sur le bassin de vie de Rambouillet, la densité de médecins généralistes est de 77,1 médecins pour 100 000 habitant-es, contre 83,9 en moyenne nationale5. Cette situation est préoccupante, nous ne comprenons pas l'inaction municipale en matière de santé à Rambouillet. Le contexte est d'autant plus alarmant que la croissance de la population à Rambouillet est soutenue (200 nouveaux logements livrés chaque année). Rappelons que les gynécologues et les ophtalmologistes de ville sont pourtant déjà saturés et n'acceptent plus de nouveaux patients, et que le dernier rhumatologue de la ville vient de cesser son activité.
Le maire refuse cependant d'examiner notre proposition d'implantation d'une maison médicale de santé, car il considère ne pas devoir fausser la mise en concurrence des médecins par une intervention publique. Il est pourtant urgent de se demander pourquoi Rambouillet et son bassin de vie semblent si peu attractifs pour le corps médical.

Appliquer aux établissement de santé les méthodes de gestion et de management utilisées dans le secteur privé marchand, et laisser sans intervention se dégrader de la qualité de l'offre médicale de ville sur le sud-Yvelines, est une vision libérale des services de santé qui n'est pas la notre. Les services publics de santé, qu'ils soient de ville ou hospitaliers, doivent bénéficier d'une action volontariste des pouvoirs publics afin de conserver la qualité et la proximité dont nous avons besoin dans le sud-Yvelines.

L'hôpital de Rambouillet concerne un bassin de vie de 150 000 personnes. En plus d'être un équipement de santé et de sécurité indispensable à la population, il est un élément structurant de notre territoire autant qu'un outil de solidarité qui permet à toutes et tous de se soigner quels que soient son état de santé et sa situation sociale.

 

 

1 http://rambouillet.fr/seance-du-jeudi-17-decembre-2015.html
2 Agence Régionale de Santé
3 Conseils municipaux du 20 mai 2015 et du 17 décembre 2015
4 Rapport de l'Ordre des médecins - La démographie médicale en gion Île-de-France. Situation en 2015
5 Commissariat général à l'égalité des Territoires - Observatoire des Territoires http://carto.observatoire-des-territoires.gouv.fr

 

 

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