ZAC de Bel-Air-la-Forêt et village de la voiture : un échec économique dont il faut sortir.
« Un pôle agricole de proximité de 20 hectares à Bel-Air permettrait de sortir par le haut de l'impasse dans laquelle se trouve la Zone d'Aménagement Concerté »
Après six ans de commercialisation, 10 % seulement des parcelles à vendre de la ZAC ont trouvé preneur (5,5 ha sur les 51 ha prévus à la vente, pour une zone couvrant au total 81 ha). L'objectif d'aménagement prévoyait une date de clôture de la ZAC en 2022. Au rythme des ventes actuelles, c'est plutôt vers 2070 que se terminerait l'opération. Face à un tel bilan, et avec des perspectives aussi irréalistes, qui peut sérieusement prétendre que Bel-Air-la-Forêt décolle enfin ? Allons-nous attendre 50 ans avant de consacrer l'effort économique de notre territoire à autre chose qu'à cette ZAC moribonde ?
Dès son acte de naissance en 2006, la ZAC de bel-Air-la-Forêt avait tout d'une monstrueuse anomalie à Rambouillet : disproportionnée et inadaptée à notre territoire, son échec était prévisible. Dix ans plus tard nous pouvons constater les dégâts et compter les millions d'euros dépensés. L'heure n'est donc plus à la fuite en avant, à imaginer de fausses solutions qui ne feraient qu'empirer une situation déjà critique. Déplacer les concessionnaires de la ville pour les regrouper dans un « village de la voiture » est une idée d'un autre siècle, qui ne résoudra aucun des problèmes créés par cette ZAC, au contraire. Il faut arrêter les frais et organiser la sortie de ce piège.
Le député de notre circonscription est aussi le président de l'agglomération « Rambouillet Territoires », aménageur de cette ZAC. Le maire de Rambouillet est son vice-président. Nous déplorons leur entêtement irresponsable à vouloir détruire nos paysages, saccager les terres agricoles, dégrader l'environnement et dépenser l'argent public pour un projet de pure promotion immobilière.
Car nous demandons un minimum d’honnêteté sur le sujet : vendre des parcelles à des concessionnaires auto déjà installés à quelques centaines de mètres du site pressenti n'est pas un projet de développement économique, encore moins de création d'emplois. Il s'agit de permettre à quelques concessions de devenir propriétaires à bon compte, sur des parcelles équipées de voirie et de réseaux flambants neufs, financés par l'agglomération « Rambouillet Territoires ». En clair, payés par les impôts des ménages et les taxes des entreprises.
Nous sommes confiants dans le recours que nous avons déposé devant le tribunal de Versailles. Ce projet de village de la voiture est en effet d'autant plus choquant qu'il a été échafaudé dans la plus parfaite opacité, sans consultation des habitant-es concerné-es, et sans implication des élu-es des communes ou de la communauté d'agglomération. Nous pensons également qu'il n'est ni d'utilité publique ni conforme aux documents d'urbanisme locaux. La condamnation du projet de village de la voiture est déjà unanime parmi les habitant-es du sud-Yvelines, qui ne s'y trompent pas : un « village de la voiture » ne correspond pas à l'identité rurale du sud-Yvelines, ni à celle de Rambouillet, la ville à la campagne à 50 km de Paris.
Face à l'idée d'un village de la voiture, le pôle agricole de proximité que nous soutenons, élaboré par la jeune et très dynamique association ADRY, aurait a vocation à devenir une locomotive pour le développement d'une filière agricole Bio et de proximité sur le territoire. Il permettrait d'aménager les 19,4 ha que possède notre communauté d'agglomération et qui n'ont fait à ce jour l'objet d'aucun travaux. Il est simple et rapide à installer. De nombreux partenaires soutiennent ce type de projet qui permettent le développement d’une agriculture de proximité répondant aux attentes des habitants, aux enjeux du monde agricole et aux orientations données par les politiques publiques régionales, nationales et européennes.
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