Chaque année à Rambouillet, trois fois plus de nouveaux arrivants.

26 500 personnes : c'est le nombre officiel d'habitantes et d'habitants à Rambouillet au 1er janvier 2016 (chiffres de l'INSEE). 29 400 personnes : c'est l'objectif initialement envisagé par le maire et son équipe pour la fin de son mandat, en mars 2020, soit un taux de croissance de notre ville de 2,5 % par an. Cet objectif initial irréaliste ne sera pas atteint, et la municipalité vise désormais plutôt 28 500 habitant-es, soit environ 1,75 % de hausse annuelle. Cette extension de la population rambolitaine est insoutenable.

Pourtant, le maire persiste à communiquer un chiffre farfelu de 0,75 % de croissance annuelle. Nous ne comprenons pas cet entêtement à faire croire que notre ville continue à grandir à un rythme normal, alors que les très nombreux chantiers dans Rambouillet témoignent du contraire, et que les chiffres sont implacables : avec près de 200 logements livrés par an à Rambouillet, les nouveaux arrivants sont aujourd'hui trois fois plus nombreux que lors des mandatures de G. Larcher. Ce rythme rambolitain est également trois fois supérieur à l'augmentation de la population francilienne.

Cet afflux pourrait être un signe de dynamisme de notre ville. Il n'en est rien, et la réalité est particulièrement inquiétante. Car, dans l'absolu, ce n'est pas l'accueil de nouveaux habitant-es, fut-il sensiblement supérieur à la moyenne régionale, qui pose problème. Ce qui nous préoccupe, c'est le décalage entre l'augmentation soutenue de la population de Rambouillet et la stagnation, voire la dégradation, de l'offre de services dans la ville : transports, voiries, accueil scolaire, services de santé, etc.. Compter plus d'habitant-es nécessite de proposer plus de services, pour conserver une qualité de vie au quotidien équivalente à celle que nous connaissions à Rambouillet. C'est bien l'inverse qui se produit depuis deux ans : la population s'envole, pas les services qui devraient aller avec.

De plus, une augmentation aussi sensible de la population est parfaitement artificielle, car elle ne correspond pas au développement économique de l'agglomération de Rambouillet, au point mort. Aujourd'hui déjà, les deux tiers des actifs de Rambouillet travaillent ailleurs que dans le sud Yvelines. En charge de l'emploi et du développement, le maire et le président de l'agglomération se concentrent, en pure perte, dans l'impasse que constitue la ZAC de Bel-Air-la-Forêt. Ils y déplacent des emplois et veulent y implanter des commerces de périphérie au détriment de ceux qui existent déjà (dégradant au passage le centre-ville et les paysages périurbains) mais sont incapables de proposer une vraie vision prospective et innovante en matière économique. En clair : ils s'agitent et brassent de l'air, pour faire croire que le vent souffle. Pendant ce temps, les outils de développement économique réels périclitent : nous déplorons en particulier que la maison de l'entreprise et de l'emploi ait disparu sans réaction, et nous nous inquiétons des grandes difficultés rencontrées par la plate forme d'initiative locale. Faire venir massivement de nouveaux actifs c'est bien, essayer de leur proposer du travail localement, c'est mieux.

David JUTIER et Marie Anne POLO de BEAULIEU