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Oui aux cultures en ville, Non au village automobile

L'agglomération de Rambouillet territoires, et son président J.-F. Poisson, projette de bétonner les derniers champs du sud de Rambouillet, qui forment actuellement une zone tampon entre le nouveau -et parfaitement inutile- centre commercial "Les Arches" et les premières habitations, pour y regrouper tous les concessionnaires de la ville en un "Village de la voiture". Ce projet de village de la voiture que l'agglo imagine faire subir aux terres périurbaines de notre ville est ce qu'on pouvait imaginer de pire comme avenir pour ces champs : on artificialise des terres fertiles pour déplacer de l'activité existante (il n'y a aucune création de richesse), on détruit des parcelles qui devraient être utilisées pour valoriser le "front urbain", pour permettre aux habitantes de profiter de cette zone de passage entre la ville et la campagne, pour sensibiliser aux multiples avantages de l’agriculture de proximité et pour favoriser l'implantation et la formation des jeunes qui veulent se lancer dans le maraîchage et qui, en Île-de-France en particulier, ont tant de mal à trouver des terres !

Nous sommes résolument opposé-es à ce projet et nous souhaitons vivement que le caractère agricole de ces terres soient préservées. Nous nous battrons pour cela. C'est ce que nous avons indiqué au président de Rambouillet Territoires ainsi qu'aux maires de Rambouillet et de Gazeran concernés par ce projet via la lettre que vous pouvez lire ci-dessous.

 

Cette lettre est restée sans réponse. Nous avons donc décidé de montrer l'exemple, et de mettre en culture les terres menacées de destruction. Nous allons redemander un rendez-vous avec l'exécutif de l'agglomération afin d'exposer de nouveau nos propositions, concrètes et positives : pour un pôle agricole de proximité !

 

Article dans "Toutes les Nouvelles" du mercredi 17 juin :

 

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Lettre à J.-F. POISSON, président de l'agglomération "Rambouillet Territoires"

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M. le Président,

 

Nous souhaitons vous faire part, en tant qu’élu-es de Rambouillet et de Rambouillet Territoires, de nos vives inquiétudes concernant votre projet de création d’un « village de la voiture » sur les terres agricoles situées à la sortie de Rambouillet, entre la rue d’Orphin et le quartier d’Arbouville, où vous envisageriez de concentrer les concessionnaires actuellement répartis sur la ville.

 

Tout d’abord, nous considérons que proposer aux concessionnaires de quitter leurs sites actuels pour se regrouper au sud de Rambouillet ne présente aucun intérêt pour le développement économique de notre territoire. Il s’agirait de déplacements d’activités et non d’extension ou de création d’activités nouvelles. De plus, bétonner des champs pour y implanter un village de la voiture ne correspond ni à une valorisation du caractère rural du sud-Yvelines, ni –nous semble-t-il– au label « smart-city » que vous souhaitez promouvoir pour notre agglomération.

 

Ensuite, ces déplacements laisseraient derrière eux autant de friches commerciales et de bâtiments à l’abandon. La requalification des locaux et des surfaces délaissées risquerait d’être longue et aléatoire, d’autant que des friches industrielles et commerciales existent déjà à Rambouillet sans qu’un avenir économique ne puisse leur être donné. C’est en particulier le cas d’une part importante des surfaces délaissées par Continental, de l’ancien site France Télécom abandonné depuis de nombreuses années et du Kyabi de la Clairière, entre autres.

 

Enfin, l’accès à ce « village de la voiture » générerait de nouvelles nuisances pour les habitant‑e‑s du quartier Bel-Air en général et en particulier pour celles et ceux de la rue d’Orphin, un des axes les plus passants de Rambouillet. En plus du flux automobile important sur cette unique sortie sud de la ville, les habitant-e-s subissent déjà l’augmentation du trafic –dimanches compris– liée à l'implantation de Bricorama, à l’arrivée du Mc Donald’s, et à la croissance de la nouvelle zone de Bel-Air la Forêt. Nous estimons qu’il ne serait pas acceptable d’augmenter encore la gêne visuelle, le niveau sonore et les émissions polluantes dans ce quartier.

 

Nous invitons donc les collectivités engagées dans l’aménagement de ces parcelles à y construire un projet utile à l’ensemble des communes, qui permette d’améliorer la qualité environnementale de l’endroit et d’y préserver des activités agricoles péri-urbaines saines et sans nuisances pour les riverain-es. L’implantation de maraîchages répondrait à tous ces critères, et permettrait de plus de répondre à la forte demande en produits locaux et Bio des habitant-es de Rambouillet et de son agglomération rurale, en particulier pour la restauration collective scolaire et hospitalière. Le foncier agricole qui se libère est une denrée rare dans notre région : il est précieux de le mettre à disposition des jeunes agriculteurs qui, faute de parcelles et de structures disponibles, peinent à réaliser leurs projets ou à se former. De nombreux acteurs choisissent donc d’aider techniquement et financièrement les collectivités qui œuvrent à maintenir des activités paysannes péri-urbaines : région Île-de-France, Chambres d’agriculture, SAFER, associations spécialisées. Des ressources sont disponibles.

 

Par ailleurs, nous souhaitons vous indiquer deux autres excellentes raisons pour Rambouillet Territoires de piloter un projet innovant de maraîchage péri-urbain au service de la population, afin de préserver le caractère agricole de ces terres :

  • La communauté d’agglomération est responsable du développement durable sur le sud-Yvelines. Elle est en particulier en charge de l'agenda 21 et du plan climat énergie. Développer une zone maraîchère locale plutôt qu’un village auto, voilà une action qui aura un véritable impact bénéfique sur nos émissions de gaz à effet de serre et sur le développement durable de Rambouillet. Le ministère de l’Écologie sera sans doute sensible à cette démarche, lui qui vient d’encourager Rambouillet Territoires à poursuivre ses efforts en nous classant « territoire à énergie positive en devenir », d’autant qu’en décembre prochain la France accueillera la 21ème conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP-21).

  • L’activité maraîchère, en particulier en Bio, est génératrice de nombreux emplois nouveaux. Elle permet également de développer des projets de réinsertion pour les personnes éloignées depuis longtemps du monde du travail. Des synergies intéressantes pourraient de plus être trouvées avec la Bergerie Nationale et son projet d’agro-écologie.

 

Nous espérons que l’ensemble de ces éléments saura vous convaincre de reconsidérer votre projet, dans l’intérêt de notre territoire et de ses populations. Nous sommes à votre disposition pour évoquer avec vous ces sujets. Dans cette attente nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre considération distinguée.

 

Pour le groupe écologiste et citoyen

 

Marie Anne POLO de BEAULIEU et David JUTIER

 

 

Copies adressées à M. Robert et à M. Salignat maires de Rambouillet et de Gazeran, et à MM. les Vice-présidents de Rambouillet Territoires D. Bonte et R. Mémain en charge respectivement du développement durable et du développement économique.

2 commentaire(s)

  1. Mitrovic

    je suis contre vilage automobile, en plus a Rambouillet dans beaucoup de cartier les voitures sont stationée sur les trotoires les pietons sont obliger de marcher sur la route. Par tout les construction on suprime la foret.

  2. M J.-F. POISSON, j’aurais une question à vous poser tout particulièrement. Il me semble que la plupart des gens aiment habiter dans des lieux calmes, entourés de jardins, d’espaces verts, de forêts, de champs sainement cultivés sans pesticides. L’activité économique ce concentre toujours plus autour des villes de moyenne et grande taille et attire de plus en plus de problèmes sonores ainsi que de polution. J’irais jusqu’à imaginer si vous n’avez pas carrément l’intention d’empoisonner la vie des rambolitains en transformant petit à petit cette ville
    en une immense agglomération bétonnée ou il resterait peu de place pour les alternatives citoyennes qui sont de plus en plus nombreuses à vouloir un retour à la décentralisation, à une nourriture sans pesticides et finalement à l’abolition des grandes cultures.
    Les petites villes et villages se désertifient

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