Accueil Vie Locale Circulations Le greenwashing électrique de Rambouillet Territoires

Le greenwashing électrique de Rambouillet Territoires

Notre communauté d'agglo dispose de deux responsabilités importantes : les transports et le développement durable. Son président, J.-F. Poisson s'imagine concilier ses deux obligations en déployant des bornes de recharge pour voiturettes électriques et en achetant quelques uns de ces véhicules à ses agents.
Ce projet de bornes et de voitures électriques est en réalité une vaste opération de communication, qui a déjà coûté 160 000€ pour 2014 et qui prévoit de consommer à nouveau 105 000€ pour 2015. C'est de l'argent jeté en l'air, les vrais problèmes de mobilité des habitantes et des habitants sont pendant ce temps complètement ignorés, tout comme les problèmes de pollution. Ci-dessous le mail que nous venons d'adresser au président de l'agglo.

--

Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les maires, chèr-es collègues,

Merci M. le Président pour ces informations concernant le déploiement des bornes électriques. Il s'agit d'une expérimentation intéressante, dont je m'étonne toutefois qu'elle constitue à elle seule le projet mobilité du territoire. Pour faire suite à votre message, et dans le prolongement du débat d'orientation budgétaire de lundi dernier, ce projet de bornes et voitures électriques appelle en effet plusieurs commentaires :

Tout d'abord, tant que ce projet constituera la seule mesure en faveur de la mobilité à Rambouillet Territoires, son coût apparaîtra disproportionné par rapport au service quasi nul qu'il apportera aux habitantes et aux habitants du sud-Yvelines. Il concerne en effet les déplacements professionnels des agents, et ne répond en rien à l'urgence des besoins de la population.

Nous connaissons toutes et tous notre territoire, et nous savons donc que les problèmes de mobilité rencontrés dans le sud-Yvelines concernent les grands mouvements professionnels pendulaires quotidiens (les 2/3 des actifs du territoire travaillent en dehors de Rambouillet Territoires), et le manque global d'alternatives à la voiture, en particulier pour les habitant-es des bourgs et des villages. Ce dernier point est tout spécialement problématique pour les jeunes, pour les personnes âgées et pour les plus précaires.

Afin de préciser ces problèmes, une étude de mobilité a été proposée par le cabinet AlteRea, qui a réalisé le bilan carbone du territoire. Les résultats d'une telle étude permettent de déployer de la façon la plus adaptée les solutions de mobilité connues par ailleurs. Je regrette que cette étude de mobilité ne figure pas au budget 2015, alors que son coût est trois fois inférieur à la somme budgétisée pour 2015 sur le projet de bornes électriques, et je vous invite à revenir sur ce choix.

Ensuite, ce projet de mobilité centré sur l'électrique n'apparaît pas non plus comme une solution correspondant aux conclusions du Plan Climat Énergie auquel nous soumet la loi Grenelle II, texte qui vise à réduire notre impact sur le changement climatique. En effet, notre territoire émet chaque année un total de 950 000 tonnes de gaz à effet de serre, dont 160 000 tonnes pour les déplacements des personnes (1er poste émetteur). En revanche, les déplacements des agents de notre collectivité produisent 60 tonnes/an de CO2.

Vous avez donc choisi d'engager 105 000 € pour la seule année 2015 afin de réduire les émissions d'un poste qui représente 0,006% du CO2 produit sur le territoire. Je ne peux que m'étonner de ce choix et vous inviter à plus d'ambition pour notre territoire en matière de déplacements, comme en matière de développement durable.

Je demeure à votre disposition pour tout échange sur ces sujets et vous prie d’agréer, Monsieur le président, l'expression de ma considération distinguée.

David JUTIER

 

Laisser un commentaire